Ménage de printemps (Fini)

La soirée était plutôt avancé dans le camps. Les familles étaient réunis et pour beaucoup, dormait déjà. La journée avait été ensoleillé et chaude, les poulains avaient courru à n'en plus pouvoir respirer, les jeunes poulinières avaient cueuillit des fleurs qu'elles s'étaient glissés dans leur crin, des couples c'étaient formés, d'autres continués de se prouver leur amour. Bref, une journée bien rempli entre quelques patrouilles et obligations.

Cela avait été également une longue journée pour Astarte. Les plus jeunes poulains attrapés des irritations des bronches à force de respirer à plein poumons les fleurs, certains encore frêle se foulaient les membres et les juments prêtes à mettre bas venait sans cesse lui demander conseil. La jument, toujours souriante répondaient à leurs attentes, les écouter, prodiguant conseils et plantes. Elle n'avait pas vraiment eut une minute pour elle-même.

Mais ce n'était pas le moment de chômer, il fallait qu'elle prenne du temps pour elle-même et cela passait par du rangement de sa zone de stockage. En effet, elle avait déjà commencé la récolte du printemps qui séché déjà et il fallait jeter les récoltes des années précédantes. Faire place net pour pouvoir mieux travailler.

Astarte retourna les fleurs en train de sécher, regarda l'avancement du séchage des bouquets attachés tel des chauves-souris dans un coin. Jugeant que tout cela allait bien, elle commença alors à vérifier un à un le contenant de chaque sachet de feuille contenant des fleurs qui étaient entreposés bien sagement au sol.

Cela lui prit deux bonnes heures, de vérifier, ranger, déplacer. Elle pouvait maintenant enfin voir clair dans ce qui lui manquait, ce qu'elle avait en excès (mais mieux vallait en avoir trop que pas assez). La souris souffla, heureuse d'avoir finit ce gros oeuvre. Elle songea avec délice que demain matin elle pourrait partir cueillir des plantes tranquillements, avant que le troupeau ne se lève totalement.

( ça te dit Corne des Pétales ?)

(Elle fait partie du troupeau, donc oui ^^)

( je demande avant, car je suis polie u.u)

La dominante du troupeau de la corne revenait d'une patrouille avec quelques guerriers. Rien à signaler du côté des griffes, qui voulaient reprendre le désert de roc depuis plusieurs lunes. Ni du côté des plumes, car ils sont de l'autre côté de la collines des étoiles. Pétales revenait par contre avec de la mousse dépassant de sa bouche, car elle savait qu'il n'y en avait jamais trop. Elle se dirigea au petit trot vers l'arbre de la messagère, et la trouva en train de regarder ses plantes toutes bien rangées.

- Tu veux de la mouche ?

Marmonna difficilement Pétales, la bouche débordant de mousse.

(C'est tout à ton honneur ^^)

Astarte ronfla de bonheur. Il était rare qu'elle soit à jour dans les emplois du temps qu'elle se fixait et malgrès le travail qu'elle avait, elle était à jour. Ce qui était une bonne nouvelle pour elle et pour le troupeau.

Soudain un petit trotinnement la sortie de ses pensées.
" Tu veux de la mouche ? " demanda une voix féminine qu'elle connaissait bien.
" On en a toujours besoin ! " répondit-elle enjouée et souriante. Devant l'entrée se tenait une jument alezane, la dominante du troupeau plus exactement, la bouche débordant de mousse.

" Merci d'avoir pensée à moi, tu peux entrer si tu veux. " dit-elle en se relevant et en s'éloignant au fond de son arbre. Elle farfouilla quelques longues secondes avant de trouver ce qu'elle recherchait, à savoir une grosse racine creuse qui contenait déjà un peu de mousse. Elle s'en saisit et revint devant l'invitée, posant la racine devant elle pour laisser enfin un peu de place dans cette bouche, afin de parler.

Au vu de l'heure très tardive, Corne de Pétale (car tel était le nom de la jument) devait revenir de patrouille. Astarte avisa rapidement le corps de cette dernière, s'assurant rapidement qu'il n'y avait pas de blessure à soigner. N'en voyant pas, elle conclut que ça devait s'être bien passer.

Pétales déposa sa mousse là où il le fallait, et répondit :

- Je me suis dit que tu avais déjà assez de boulot comme ça, inutile d'en rajouter !

Elle secoua son encolure, soulevant un petit nuage de poussière.

- Tout va bien de ton côté ?

Astarte alla remettre sa précieuse mousse à l'emplacement qui lui était destiné. L'attention lui venait droit au coeur, car comme n'importe quelle messagère elle avait toujours trop peu de mousse. C'était une plante très utile : en compresse, cataplasme, pour transporter des liquides sur de longues distances, bref, une plante à tout faire que la mousse.

Derrière elle elle sentit le vent soulever par la crinière de Corne.
" Tout va bien de ton côté ? " demanda la dominante.

Astarte prit le temps de réfléchir, histoire de ne pas dire de bêtise. Elle avait un stock suffisant de plantes, à première vue. Elle allait quand même continuer à récolter car elle préférait en avoir trop que pas assez. Enfin, pour l'été, mais elle avait encore du temps cette saison pour faire du stock pour passer l'hiver. Même si elle ne pouvait pas encore assez observer la lune ou les oiseaux pour savoir si l'hiver sera doux ou non, mais voir ceci au début du printemps était assez prématuré. Les chevaux du troupeau qui venait la voir n'avait rien de grave qui mêrité d'être dit à la dominante ou qui aurait pu les inquiéter. Les ancêtres n'avaient rien de bien particulier comme message pour la dominante, les dieux ne lui étaient pas apparut depuis quelques temps. Ces derniers jours elle n'avait rien apperçu de spécial lors de ses cueillettes ou déambulations.
En bref, tout allait bien.

" Eh bien, oui, rien à signaler de mon côté. Et du tiens ? " demanda-t-elle, histoire de se tenir au courant de ce qui se passait dans le troupeau et au niveau des autres troupeaux.

Pétales répondit, d'un ton joyeux mais on sentait la fatigue dedans :

- Et bien, tout va bien. Aucunes intrusions depuis longtemps, même du cote du désert de roc, que les griffes n'ont pas arrêtés de revendiquer avant. Pour l'instant, c'est la paix.

Astarte écouta attentivement. Rien de neuf, c'était à la fois bon signe car cela permettait aux guerriers d'être en pleine forme, mais dans le même temps, que le troupeau des griffes se tiennent tranquille pouvait aussi présager qu'ils préparaient un sale coup. Elle chassa l'idée de son esprit en même temps qu'elle secoua la tête.

La paix était une bonne chose et elle espérait bien que cela durerait. En tant que messagère, elle n'aimait pas qu'on viennent la voir pour de vilaine blessure de guerre et elle préférait de loin les petits bobos du quotidien. Dans le doute, la jument se dit à elle-même qu'il serait bon qu'elle récolte quelques plantes supplémentaires. Au cas où.

Elle partit farfouiller dans ses stocks de plantes, à la recherche de quelques choses. Astarte finit par apporter triomphante devant la dominante un morceau d'écorce de cèdre.

" Tiens, c'est du cèdre, place ça près de ta tête pendant que tu dors, son odeur t'aidera à avoir un sommeil plus réparateur. Cela t'aideras pour les jours à venir. " lui expliqua-t-elle. Astarte était ainsi, toujours pleine de bonnes intentions, quitte à passer pour une mère poule. Elle tenait cela de sa propre mère adoptive qui était toujours à chercher à améliorer l'ordinaire de petites attentions et mal grès les années loins d'elle, la jeune jument ne pouvait s'empêcher de réfreiner ses envies d'aider, surtout quand cela concerné le troupeau, quitte à passer pour une jument agaçante à toujours vouloir se mêler de tout.

La jument arabe sourit en voyant cette petite intention que lui faisait la messagère.

- Merci beaucoup. C'est vrai que ces derniers temps, je dors assez mal. Je fais toujours un même cauchemar. Enfin, ce n'est pas grave, merci !

Répondit elle en prenant le bout d'écorce.

Astarte lui sourit en retour, heureuse de se sentir utile et d'être tombée juste.

" Si tu as besoin de parler, concernant tes cauchemars, je me tiens à ton entière disposition. " lui glissa-t-elle. Il faut dire qu'en tant que messagère, les rêves elles connaissaient et elle commençait doucement à comprendre beaucoup de choses en les décortiquant point par point pour comprendre des messages de son subconscient ou des ancêtres ou même des dieux.

" Au fait, demain soir c'est la nouvelle lune. Demain je partirais donc au lac souterrain. J'ai déjà prévenu la plupart des chevaux dont je m'occupe en ce moment, mais je n'ai pas eut le temps de te le dire. Je reviendrais après-demain, si je ne traine pas en route sur le retour pour cueillir des racines. " lui dit-elle, afin de tenir sa dominante au courant de ses allées et venu. Il était vrai qu'elle avait totalement oublié de lui dire cette information qui était pourtant importante, surtout pour la dominante.

La jument sourit se dit alors que les bordures du territoire étant calme, c'était le bon moment pour s'éclipser quelques temps, le temps d'aller honorer leurs ancêtres.

- Non, ne t'inquiète pas. Pas pour le moment.

Répondit la dominante d'un ton obscur, avant de répondre, plus joyeusement :

- Oui, oui, ne t'inquiète pas, va. J'espère que les ancêtres n'ont rien de grave à dire.

Astarte ne poussa pas plus la dominante à lui confier ses rêves. Après-tout, même si les cauchemars sont rarement des choses qu'on accueille les bras ouverts, forcer quelqu'un à les raconter n'était pas le meilleur moyen de l'aider. Tout ce qu'elle pouvait faire était de se tenir prête à aider dès qu'on lui en ferait la demande. En attendant, l'écorce de cèdre l'aidera à avoir un sommeil moins troublé.

" Oui, oui, ne t'inquiète pas, va. J'espère que les ancêtres n'ont rien de grave à dire. " continua Pétale, plus joyeusement.
Etrangement, ce qui inquiétait le plus Astarte, c'était le voyage entre le camp et le lac. Elle n'était pas endurante et à chaque fois elle espérait ne pas être ralentit par quoi que ce soit. Elle aimait bien les ancêtres, à dire vrai. Ils étaient toujours plein de conseils, d'histoire. Ce voyage mensuel était un moyen pour elle de se ressourcer aux sources.

" Je n'espère pas non plus, mais quel que soit leur message, tu seras la première au courant. " la rassurat-elle. Après tout, elle ne racontait pas ce genre de choses aux autres chevaux. Rare était ceux qui était capable d'appréhender ce monde de mystère en dehors de quelques élus et les dominants en faisaient partie. Comment aurait-il pu aider le troupeau s'il n'avait pas été eux-même choisis par les ancêtres ?

" Je vais peut-être te laisser aller te coucher, nous avons tous les deux une longue journée demain. "

- Merci. Et oui, en effet, je vais de ce pas dormir.

Elle prit l'écorce dans sa bouche.

- A demain.