Repos [PV Arohan]

Le soleil n'allait pas tardé à entamer sa longue descente vers l'horizon. Partout, les chevaux s'affairaient à leurs occupations.

Dans un coin du plateau, une jument de robe souris trottait plus ou moins vaillamment, essoufflé par sa course. Cela faisait une semaine qu'elle n'avait vue Arohan, le guerrier de plume qui l'avait accompagné lors d'une de ses cueillettes. Ils avaient bien sympathisé, mais elle ne l'avait pas revu. Il faut dire que le fait qu'elle aille à droite à gauche pour cueillir de-ci et de-là des plantes n'aidaient pas vraiment. Le temps avait suivi son cours et voilà que l'une de ses dernières trouvailles était d'aller chercher l'étalon sur son lieu de vie. Il y avait mieux comme méthode de survie, tout de même. Elle se mordit la lèvre inférieure en songeant que, quand même, ce n'était pas très fin de se pointer chez l'ennemi, la bouche en coeur. Si elle croisait une patrouille, que pouvait-elle annoncer ? Coucou, oui, bah je viens chez vous pour rejoindre un étalon de votre troupeau. De quoi se faire accuser de bien des maux et perdre toute confiance de son troupeau.

Pourtant, elle n'avait pas croisé âme qui vive jusque là. Juste entendu du bruit à de nombreuses reprises. Sa respiration commençait à se faire sifflante. Il ne manquait plus que cela, songea-t-elle.

Astarte repassa alors bon gré mal gré au pas. Au fil de son périple, elle était arrivée sur un plateau herbeux. Au loin, un murmure d'eau se fit entendre. La souris s'en approcha, tête basse, presque rampante, les membres flageolants entre la peur et la fatigue. Il faut dire qu'elle n'était pas bien épaisse et qu'elle n'était pas endurante pour deux sous. Quelle idée elle avait eu là ...

En s'approchant de ce qui était un torrent, elle vit qu'à son plus grand regret, il était composé de large rocher saillant. Ce n'était pas la douce rivière aux berges herbeuses qu'elle espérait. Cependant, cela ferait l'affaire. Elle était en terrain inconnu et elle n'allait pas faire la fine bouche. Sa respiration n'était plus sifflante et doucement, elle se remettait de sa course.

Doucement, un pied après l'autre, elle descendit dans l'eau ses antérieurs. Le torrent était plutôt calme, elle pouvait donc boire aussi tranquillement qu'elle le voulait.

Arohan aimait beaucoup ce moment de la journée. C'était calme. De plus, la saison offrait de longues heures de soleil supplémentaires. Les herbes ondulaient sous la légère bise qui soufflait. Quelle belle vie j'ai là ! Depuis sa rencontre avec Astarte, Arohan était allé une fois faire la cueillette des pâquerettes. Il ne s'en était pas trop mal sortit, mais ce n'était pas fameux non plus. EN parlant d'Astarte, il lui tardait de la revoir. Pourtant, entre les patrouilles et les entraînements, il était trop épuisé pour aller jusque là bas. L'étalon repassa au pas en entrevoyant une silhouette au loin. C'était un équidé, mais il était bien trop loin pour pouvoir le reconnaître. Il s'approcha doucement, au cas où ce serais un ennemie. L'équidé était souris, cette robe lui disait quelque chose. S'approchant toujours plus, il releva joyeusement la tête et se mit au trot quand il reconnut l'inconnu. "Hé Astarte ! Ça fait longtemps !"

" Hé Astarte ! Ça fait longtemps ! " l'interpella quelqu'un.
La dénommée sursauta vivement et sorti d'un bond de l'eau. Son coeur venait de faire un raté et elle dû se faire violence pour ne pas partir au galop. Disons en toute honnêteté que son état de fatigue avait aidé ce comportement docile de sa part. Oreille et queue plaquée contre elle, la jument observa les environs, cherchant le coupable. Au loin, elle vit un étalon pie palomino qui trottait joyeusement vers elle. Les membres tout tremblotant elle soupira de contentement.

Elle était venue voir Arohan et alors qu'elle prenait une pause, voilà qu'il apparaissait comme par magie à l'endroit même où elle se trouvait. La jument se détendit et ronfla doucement des naseaux, contente de le voir.
" Coucou ! Je suis venue voir comment tu t'en sortais avec les vilaines plantes ! " lui lança-t-elle doucement dès qu'il fut à portée de voix. Il faut dire qu'elle était moyennement à son aise de ne pas être sur son territoire. Elle se rendit alors compte du glamour de la situation, son menton était encore dégoulinant d'eau et elle avait encore le poil hérissés de sa frousse. Courageuse la petite jument grise, non ? Elle s'ébroua alors vivement. Là, elle avait plus de contenance. Enfin, presque. Ce n'était pas un poil lisse qui faisait la jument courageuse et sans reproche.

Elle s'approcha au pas de lui, la respiration encore haché. C'était beaucoup d'émotion d'un coup, fatiguée de la route jusqu'ici, stressé de ne pas être sur son territoire et contente de revoir une connaissance qu'elle appréciée somme toute. Astarte s'arrête à quelques mètres de lui, le laissant faire les pas qui les séparaient encore.
" Comment ça va depuis la dernière fois ? " questionna-t-elle, tout sourire.

L'étalon s'arrêta mais il était si excité qu'il piaffai presque. " Super et toi ? Je suis retourné faire la cueillette des pâquerettes ! Tes conseils m'ont bien aidés ! il marqua une pause. Il parlait trop et le vent lui arrachait tout l'air des naseaux. Je suis vraiment content de te voir !"Sentant le malaise de la messagère, il proposa. "Tu ne veut pas qu'on aille s'abriter ? Il y a beaucoup de vent ici. Je connais un petit coin entre les rochers. "

En face d'elle, l'étalon semblait prêt à sautiller en tout sens, un vrai poulain !

" Super et toi ? Je suis retourné faire la cueillette des pâquerettes ! Tes conseils m'ont bien aidés ! " répondit-il, emplie d'un enthousiaste qui fit sourire Astarte. Il était impayable ! Etait-il toujours ainsi, plein de vie ? Elle aurait aimé le savoir. Cela devait être agréable pour les autres guerriers que de le compter dans leur rang. Elle était par la même occasion étonnée qu'il ait continué de cueillir des plantes. Ses conseils avaient porté leur fruit, son orgueil était ainsi gratifié de lui avoir enseigné une bribes de son savoir.
" Je suis vraiment content de te voir ! " continua-t-il sur le même élan.
" Tu ne veut pas qu'on aille s'abriter ? Il y a beaucoup de vent ici. Je connais un petit coin entre les rochers. "

" Je vais bien, mes récoltent avance bien. Ton aide m'a été bien appréciable la dernière fois. " répondit-elle, contemplant le paysage. Astarte était étonné de n'avoir croisé personne d'autres qu'Arohan sur sa route. Pourtant, le troupeau était loin d'être petit. Le hasard faisait drôlement bien les choses. En tout cas, l'étalon avait dû sentir son malaise, puisqu'il proposait de s'abriter. C'était sympathique de sa part.

" Je veux bien, je n'ai pas vraiment envie de me faire remarquer, je ne suis pas sur mon territoire. " expliqua-t-elle. Si le vent soufflait, ce n'était pas ça qui l'a dérangée vraiment. Elle secoua doucement sa queue, chassant timidement des mouches imaginaires, afin de refréné son coeur qui battait la chamade entre la peur qui lui nouait le ventre et un reste de sa course vers le lieu.

Il avait tapé dans le mile !" Alors allons-y !" L'étalon chercha du regard l'endroit qu'il avait décrit. Il le repéra sans mal. Il indiqua les rochers du museau. " C'est juste là." Il s'y dirigea. Lui était habitué à ces vents plutôt rageurs. Mais il comprenait sans mal qu'Astarte puisse être gênée. Une fois à couvert. Il s'assit en vache. "On est bien mieux ici tout de même !"

L'étalon se mit en branle et Astarte suivi le mouvement, encolure basse. Il savait bien où il allait puisqu'en quelques minutes, il indiqua du nez l'endroit. Astarte observa, c'était aussi impressionnant que la rivière elle-même : un amas de rocher menaçant s'empilait de façon à former une cachette. De quoi s'abriter du vent, mais aussi du regard. Au moins, elle n'attraperait pas de rhume. Car Arohan semblait le plus habitué des deux à ce vent et après tout, c'était logique.

Elle avait marqué une pause pour observer l'endroit alors que son compagnon s'était engouffré dedans. En quelque foulée rapide, elle le rejoint. La jument le retrouva assit, elle leva un antérieur de surprise. Voir un guerrier dans un repli, assis, ce n'était pas ce qui lui était donné de voir tous les jours.

" On est bien mieux ici tout de même ! " lança-t-il, visiblement fier de lui. Elle acquiesça d'un mouvement de tête et vint se coucher à ses côtés, profitant du calme du lieu. Calme relatif puisque le puissant torrent continuer de couler sans trêve, créant un brouhaha agréable. Visiblement, elle avait eut de la chance de pouvoir y boire en amont.

" Tu viens souvent ici ou j'ai vraiment eut de la chance de tomber sur toi ? " demanda-t-elle, curieuse de savoir si elle était particulièrement veinarde en ce jour.

Assis tout les deux, ils étaient plus à l'aise que de discuter dehors, victimes des bourrasques. " Oui. Enfin, ça dépend. J'y viens quand l'envie me prend, quand j'ai envie de galoper où d'être seul. Il se reprit de justesse. Mais tu ne me dérange pas du tout ! Au contraire ! Il n'y a pas souvent de patrouille ici. Le terrain est trop venteux pour qu'on est l'idée de nous envahir par ce côté."

Astarte eut une pointe de rire. En effet, ce n'était pas un lieu pour attaquer, entre les rochers où l'ont pouvait se tordre une cheville, le torrent qui crachait des gerbes d'eaux avant de les emporter et enfin, la falaise qui entourait le plateau. Il fallait avoir de bien drôle d'idée pour venir envahir le troupeau de la plume par ici. En tout cas, cela expliquait sans mal pourquoi elle n'avait vu personne. Chance.

" J'ai eut de la chance alors. Je me suis un peu perdue sur votre territoire avant d'atterir ici. " expliqua-t-elle. La jument préférait dissiper les mal-entendus, histoire que l'étalon ne croit pas qu'elle était ici en mission de repérage ou toute autre idée saugrenu qui pouvait poindre au vu de son rire qui n'avait aucun sous-entendu. Vent ou pas, ils étaient tous les deux bien à l'abris caché par leur rocher. Elle observa vaguement l'intérieur, aucun trou n'était visible, ils étaient réellement coupé du vent. La nature était décidements bien faite. Elle avait beau étudié sans relâche la nature, ses bienfaits comme ses méfaits, mais elle était toujours aussi surprise de voir qu'elle semblait avoir tout prévu. Ou presque.

" Tu te balades souvent au hasard sur les territoires ennemis ? " demanda-t-elle, curieuse. En effet, il était le premier dans sa courte vie qu'elle rencontrait, puisqu'elle ne sortait jamais du territoire de la corne, en théorie et il l'intriguait. Que faisait un ennemi sur leur territoire ? Elle faisait la même, mais elle y était dans l'espoir de le revoir. La question la taraudait un peu.

La honte chauffât les oreilles d'Arohan. " Je suis désolé. Mais j'aime tellement cet endroit ! C'est si coloré si vivant ! Je ne suis pas insensible aux belles choses de la nature. " Il savait qu'Astarte partageait son opinion. La messagère devait beaucoup aimer les plantes, elle les maniant avec d’infinis précautions. Néanmoins, il savait qu'il n'aurait jamais dût se trouver sur le territoires des guerriers de la corne. Bien sûr, son territoire contenait de magnifiques paysages. Mais l'herbe n'est-elle pas toujours plus verte chez le voisin ? Il n'avait pas put résister.

La réponse ravit la jument. Le champ de fleur était sans doute l'endroit qu'elle préférait du territoire. Toujours plein de vie et de choses à ramasser. Elle avait succomber à son charme depuis bien longtemps et elle appréciée que l'étalon partage ses goûts. Bien sûr, se balader en territoire ennemi était une forme d'invasion. Mais ne le faisait-elle pas elle-même ? Elle se demanda soudain ce que penserait sa mère de son action. Etait-ce une si mauvaise chose ? Sans doute. Astarte gigota un peu. Ce n'était pas une sage décision qu'elle avait pris là.

" Il faudra que tu évites de te faire voir la prochaine fois. Je n'aimerais pas qu'une guerre éclate. " dit-elle à mi-voix. Astarte n'aimait pas les guerres, cela impliquait qu'il y eut des blessés, parfois pire et elle n'aimait pas voir ses proches souffrir. Les ennemis, elle ne préférait pas y penser. Elle ne pouvait pas sauver tout le monde et il fallait accepter que dans une guerre, il y ait un côté que l'on ignore. Mais maintenant qu'elle connaissait un ennemi, justement, une guerre entre leur deux clans lui serait très difficile à supporter. Elle souffla. Pourtant, un jour cela arrivera et il faudra mettre entre parenthèse le fait qu'ils se connaissent.

" Alors, c'est quoi tes occupations quand tu ne cueilles pas des fleurs ? " demanda-t-elle pour en apprendre plus sur Arohan. La dernière fois ils étaient concentrés sur la cueillette et n'avait parlé que de plantes, c'était au tour de l'étalon de parler un peu de lui et de ce qu'il aimait dans la vie.

Elle avait raison. Mais son attirance pour cet endroit était si fort qu'il n'avait pas résisté. " Oh et bien, pas grand chose. J'aime beaucoup accomplir mes devoirs de guerrier, ça me suffit amplement. Je veut le meilleur pour ma troupe." Tout ceci était vrai. Il n'avais jamais cherché à faire autre chose que des patrouilles ou combattre en cas de nécessité. Ça lui plaisait, il y mettais de l'entrain. Il espérait aussi que son chef le remarquerait. Il n'était pas assoiffé de pouvoir ! Bien sûr que non ! Seulement, ça fait toujours plaisir qu'un travail bien fait soit remarqué.

Au vu du regard qu'avait l'étalon, Astarte se douta qu'il reviendrait à l'occasion. Heureusement qu'elle avait précisé sans se faire voir. Il était impossible de le réfeiner visiblement. Tant mieux, d'un sens. S'il voulait le meilleur pour son troupeau, cela ferait un bon guerrier. Quelqu'un de volontaire est toujours plus utile que quelqu'un qui suit les ordres bêtement. Le dicernement, c'est ce qui manquait souvent au plus jeune.

" On veut tous le meilleur pour nos troupeaux. " rajouta-t-elle. Guerrier, dominant, au fond, ce qui les rassemblait c'était que tous savaient qu'ils étaient meilleurs ensemble. Chacun ses spécificités, son petit caractère et c'est ce qui rendait si fort chaque groupe. Elle glissa sa tête entre ses antérieurs, s'étirant un peu.

Elle ne savait pas quoi dire, quoi demander pour continuer la conversation. Quelles étaient les limites à ne pas dépasser ? Elle ne voulait pas savoir grand-chose sur son troupeau afin de ne pas détenir d'information qu'elle aurait sur la conscience, elle ne voulait pas non plus en donner.
Elle gigota afin de se coucher en vache, plus confortablement.
Avait-il une famille ? Il était jeune, peut-être pas encore. Elle se rendit compte que finalement, en dehors des soins à donner, elle connaissait peu les guerriers. Oh, elle en savait bien assez en parlant avec sa dominante, mais finalement, comment pouvait-on avoir envie d'être guerriers ?

" Et qu'est-ce qui t'a donné envie de devenir guerrier, dis-moi ? "

Arohan s'attendait à cette question. " J'ai toujours voulut l'être. Quand j'étais poulain, j'adorais jouer à faire notre propre camp avec mes amis. J'étais souvent le chef. C'était génial ! J'admire mon dominant plus que tout ! Il a la justice d'Orem, la bonté d'Ayasha et la férocité de Dark moon !" Comparer son chefs aux dieux des collines était peut-être un peut prétentieux. Pourtant, c'est ce qu'Arohan ressentait. Il ferma les yeux, s'imaginant un instant les trois dieux galopant pelage contre pelage. Il n'avait jamais eu la chance d'en voir un. Rare était ceux qui les voyait. Il ne put retenir une question. " Est-ce que tu a déjà vue les dieux ? Tu est messagère, tu a due parler avec eux."

Astarte rit de bon coeur. Décidement, qu'importe le troupeau, c'était un jeu récurant chez les jeunes. Elle songea que les jeunes de son propre troupeau faisait la même. Ces jeux permettaient aux jeunes d'apprendre l'autorité de façon douce, en plus de forger le caractère. On voyait bien vite qui deviendrait guerrier et qui ne le serait pas, comme elle-même. Ils étaient rares ceux qui ne voulait pas être guerrier, mais on avait autant besoin d'eux que de guerriers.
La comparaison des dieux et du dominant du troupeau de la plume la laissa songeuse. Donc, il n'y avait pas que Pétale de corne qui était une bonne dominante ? C'était quelque part normal, les dominants n'avaient pas ce statut pour rien, mais Astarte avait toujours cru que sa dominante était beaucoup plus que cela, comme la mère du troupeau.

" Est-ce que tu as déjà vu les dieux ? Tu es messagère, tu as dû parler avec eux. " la coupa de ses pensées Arohan. Elle fit une tête penaud en le regardant.
" Heu ... Oui ... Mais je parle plutôt avec les anciens. Les dieux aiment plutôt envoyer des rêves qu'il faut comprendre. " répondit-elle. C'était vrai, les dieux guidaient, mais c'était le plus souvent les anciens qui menaient la dance en dehors du lac. Il faut dire qu'elle était très respectueuse dans anciens et de la vie en général. Cela donnait de drôle de rêve lors de ses sommeils paradoxaux, elle revivait plus la vie d'autres chevaux, sans jamais vraiment comprendre. Car sans contexte, dure de comprendre les nombreuses scènes qui lui passaient devant les yeux. C'était une des raisons pour laquelle elle songeait parfois à prendre des plantes pour dormir, pour ne pas vivre ses rêves qui n'étaient pas les siens, mais par respect, elle ne l'avait jamais fait, finalement.

Ignorant le visage penaud d'Astarte, se leva d'un bon. Il était trop excité par la nouvelle pour l'ignorer. "C'est vrai ! Mais c'est super ! Qu'est ce qu'ils t'envoient comme rêve ?" Si il devenait chef un jour, il verrait les dieux. En pensant à ça, il sentit une bouffé d'excitation monter en lui.

Arohan était maintenant debout, yeux pétillants face à elle qui se tenait immobile yeux écarquillés. Il avait fait un bond, non ? Sa seule réaction fut d'avancer le bout de son nez pour le coller contre celui de l'étalon. Elle lui souffla dans les naseaux.

" C'est un secret. " chuchota-t-elle avant de reculer la tête. Elle n'allait quand même pas lui dévoiler ses petits secrets, non ? De toute façon, ce qui se passait entre les anciens, les dieux et elle restait entre elle et Corne de Pétale, sa dominante et confidente, questions secrets.

En tout cas, cette petite discussion lui avait permis de se remettre totalement de sa course. Elle observa derrière l'étalon. La nuit était bel et bien presque tombée, les étoiles commençait à se voir au loin.

" Tu ne devrais pas retourner à ton camp ? Il a l'air de se faire tard, non ? " demanda-t-elle. Non pas qu'elle voulait le voir partir, mais elle ne voulait pas lui causer de soucis. Elle-même devrait bientôt retourner dans son propre camp, enfin, si elle ne se perdait pas en route, car elle avait navigué presque à l'aveugle jusqu'ici.

Arohan posa ses yeux sur le ciel qui se parait de lueurs orangées. Astarte avait raison, il devrait rentrer et elle aussi. " Tu veut que je te raccompagne. AU moins jusqu'à la frontière. Je serais très embêté si tu te perdais au bau milieix de notre territoire. " Il rit un peut.

L'étalon regardait maintenant derrière lui. Le temps passait si vite ... A peine était-elle arrivé qu'il fallait qu'elle s'en aille. Quand se reverrait-il après cela ? Au pire, elle savait grossièrement où le retrouver désormais. Il fallait juste qu'elle soit plus confiante en elle et en sa mémoire.

" Tu veut que je te raccompagne. Au moins jusqu'à la frontière. Je serais très embêté si tu te perdais au beau milieu de notre territoire. " proposa-t-il, riant.
C'est qu'il remettait en cause sa grande mémoire ! Ou son sens de l'orientation. Et il n'avait pas tort. Si elle connaissait par-coeur les lieux où poussent les herbes de son territoire, passé la frontière, elle avait déambuler sans vraiment prendre le temps de se repérer. Il n'y avait pas que lui qui serait embêté si elle ne retrouvait pas son camp, elle aussi le serait.

" Je veux bien, oui, si cela ne te poses pas de soucis. " dit-elle en souriant. Et puis, cela faisait quelques minutes en plus en sa compagnie, cela serait appréciable. Astarte se leva alors, s'ébroua pour retirer la fine poussière qui s'était logé entre ses poils au niveau du ventre et des membres et commença à sortir de la protection des rochers. Ses oreilles pivotèrent en tout sens, s'assurant de la tranquillité du lieu. Mais en dehors d'eux deux, il n'y avait personne d'autre. Elle se tourna alors vers le pie, tout sourire, pour lui indiquer qu'il était sûr de sortir du trou où ils avaient passé du temps.

Il fit un pas dehors. Il eu tout de suite envie de rentrer. En cette fin de journée, le vent était plus violent. " On a intérêt à se dépêcher si on ne veut pas s'envoler !" Le jeune cheval pressa l’allure. Il aimait beaucoup la sensation de cette herbe fine sous ses sabots. " Un petit galop ?" Soudain plein d'énergie, Arohan voulait galoper ! Il voulait aller aussi vite que le vent. Qu'y avait-il de mal à ça ?